Édition du vendredi 2 octobre 2009
Les modalités du projet de réforme de la taxe professionnelle précisées par Bercy
Dans une fiche publiée sur son site Internet, le ministère du Budget précise létat actuel du projet de suppression de la taxe professionnelle sur les investissements productifs dans le projet de loi de finances pour 2010.
Les dispositions relatives à la fiscalité des entreprises entreraient intégralement en vigueur dès le 1er janvier 2010.
En revanche, la compensation du manque à gagner (22,6 milliards d'euros) pour les collectivités territoriales et leurs EPCI entrerait en vigueur le 1er janvier 2011, «afin de permettre à chaque acteur local de disposer de toutes les informations nécessaires à létablissement des budgets locaux.»
Ainsi, limposition des investissements productifs aurait définitivement disparu sur lensemble du territoire national dès le 1er janvier prochain.
Les autres composantes de lassiette dimposition actuelle -bases foncières et valeur ajoutée- seraient maintenues, sous la forme dune contribution économique territoriale (CET).
La CET serait composée dune cotisation locale dactivité (CLA) assise sur les valeurs foncières des entreprises et dune cotisation complémentaire (CC), qui se substituerait à lactuelle cotisation minimale assise sur la valeur ajoutée.
Le taux de la CC serait fixé au niveau national (de 0% pour les entreprises dont le chiffre daffaires ne dépasse pas 500.000 euros par an à 1,5% pour celles dont le chiffre daffaires excède 50 millions deuros par an). Elle ne serait pas applicable aux professions libérales et assimilées employant moins de cinq salariés, qui sont soumises pour leur activité professionnelle à limpôt sur le revenu.
La fiche précise que, «conformément aux obligations découlant du principe dautonomie financière garanti par larticle 72-2 de la Constitution, le projet de loi de finances prévoit une compensation du manque à gagner correspondant à la suppression de la taxe professionnelle, en affectant des recettes de substitution principalement fiscales à chaque catégorie de collectivités territoriales.»
Toutefois, la réforme ne «produirait ses premiers effets concrets sur le financement des collectivités territoriales quen 2011.»
Le Gouvernement propose en effet que 2010 soit une «année neutre du point de vue des collectivités territoriales, afin de leur permettre de bénéficier lan prochain du produit des recettes quelles auraient perçues en labsence de réforme de la TP.»
Dans lintervalle, lÉtat jouerait le rôle de «chambre de compensation», afin de «garantir la stabilité absolue des ressources des collectivités territoriales.»
Selon Bercy, «cette année neutre garantirait la stabilité et la lisibilité des budgets votés pour 2010. Elle rendrait également possible, le cas échéant, des ajustements du dispositif avant son entrée en vigueur, prévue le 1er janvier 2011.»
Le ministère souligne que, «sagissant du mode de financement retenu à compter de 2011, le Gouvernement a constamment privilégié la concertation au cours des derniers mois et entend persévérer dans cette voie: la question de la répartition de ces recettes entre niveaux de collectivités, sur laquelle le dialogue engagé avec les élus nest pas encore achevé, fera lobjet dun complément de concertation dans les prochaines semaines, en vue de la discussion du texte à lAssemblée nationale et au Sénat. Le Gouvernement considère que cette question incombe au premier chef au Parlement. Le texte a donc vocation à évoluer plus particulièrement sur cette question au cours du débat parlementaire.»
Par ailleurs, toujours selon la fiche, le projet de loi adopté mercredi en conseil des ministres «reprend les points daccord intervenus avant lété avec les associations délus et avec les parlementaires sur la composition du panier de recettes fiscales de substitution susceptibles dêtre affectées aux collectivités.»
En particulier, «conformément à la demande des parlementaires et des associations délus, le projet du Gouvernement prévoit un découplage entre la part foncière de la nouvelle CET et la cotisation complémentaire, dont le produit serait affecté aux collectivités territoriales.»
Selon Bercy, les exécutifs locaux «disposeraient ainsi dun impôt économique entièrement nouveau, acquitté par les entreprises et assis sur une assiette large, dynamique et peu volatile. Il sagit de lun des aspects majeurs de la réforme, dautant que la cotisation complémentaire, qui se substituerait à la cotisation minimale en fonction de la valeur ajoutée, était jusquà présent perçue au profit de lÉtat.»
Voici les ressources (attention: sur la base des valeurs 2008) qui seraient affectées à la compensation du manque à gagner des collectivités locales et des EPCI (22,6 milliards deuros -Mdeuros):
-Nouveaux impôts locaux :
. cotisation complémentaire (CC), 11,4 Mdeuros;
. imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER), 1,4 Mdeuros;
-Ressources transférées par l'État:
. frais d'assiette et de recouvrement et frais d'admission en non-valeur, 2,2 Mdeuros;
. droits de mutation à titre onéreux (DMTO), 0,4 Mdeuros;
. taxe sur les conventions d'assurance (TSCA), 2,7 Mdeuros;
. sur les surfaces commerciales (TASCOM), 0,6 Mdeuros;
. dotations budgétaires, 3,9 Mdeuros.
Accéder à la fiche, lien ci-dessous (PDF, 160 Ko)
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